« ... Harvey Dent était un homme qui croyait en ses idéaux. Aujourd'hui nous devons combattre ceux qui osent remettre en cause ce en quoi croyait notre ami défunt. » Dis-je d'un air abattu lors de la commémoration du Procureur de Gotham. Personne ne savait ce qu'était devenu Harvey, j'étais le seul avec le Batman à savoir que notre ami était tombé dans la folie. Afin que ses actions ne soient pas remises en cause, le Justicier masqué endossa le meurtre de Dent pour que sa mémoire ne soit pas salie par les avocats des criminels qui sont en pleins jugements.

Les gens me serrèrent la main en me disant « toutes leurs condoléances », ils savaient qu'Harvey et moi étions proches et que nous avions tissé des liens d'amitiés très forts. Le pauvre, j'étais sa seule entre guillemet famille présente à ses funérailles. Sa petite amie était morte dans les flammes, maudit soit le Joker il a tué deux êtres et en a brisé deux autres. D'une certaine façon on peut dire qu'il a vaincu le Batman puisque ce dernier a perdu tout ce qu'il avait gagné ces dernières années. Il est considéré comme un pariât, un dangereux criminel et cela me mine énormément. Quand je suis rentré chez moi, je me suis laissé tomber sur ce vieux fauteuil qui traine dans mon salon. Mes yeux étaient inexorablement hypnotisés par le feu qui se dégageait de ma cheminée. Les flammes qui dansaient devant moi me faisaient voir mon passé, toutes les épreuves que j'ai vécues et qui m'ont conduit à ce que je suis en ce moment, un homme triste qui a tout donné pour son travail et pour sa ville.

Chicago, berceau du plus grand bandit de tous les temps, Al Capone. C'est sans doute cette histoire qui m'a conduit à devenir flic dans cette ville, bien que je sois natif de Gotham City. Gotham n'est pas une ville où l'on peut vivre ou évoluer, il n'y a aucune perspective d'avenir là-bas. Je suis sorti majeur de ma promotion dans l'école de police de Chicago, j'ai très vite intégré le commissariat principal de la ville. Les débuts furent très dures et j'ai appris une chose que l'on ne m'avait pas enseignée à l'école. Les règles établies ne sont pas faites pour arrêter les grands criminels, elles ne permettent l'arrestation que des petits poissons ou bien des hommes de mains. Les chefs eux sont bien à l'abri, car ils savent se cacher derrière une Justice faite pour eux, n'hésitant pas à corrompre officiers comme juges. Quand j'ai appris cela lors de mes nombreuses patrouilles, je me suis rendu compte que mon boulot de flic ne servait à rien si je suivais ces règles. J'ai donc pris la décision de faire régner l'ordre à ma façon employant les moyens les plus sombres. Tout ce que je voulais s'était avoir des résultats. Mes méthodes n'ont pas plu à mes supérieurs, ces derniers trouvaient que je faisais le cowboy, ils me disaient que nous n'étions plus à l'époque de la Conquête de l'Ouest. Néanmoins, j'avais la sympathie du peuple et ils m'ont permis de comprendre que ma mission n'était pas de faire régner l'ordre à Chicago, mais à Gotham City qui était en proie aux flammes.

Quand je suis arrivé à Gotham c'était un jour d'hiver, il faisait froid et la ville puait le crime à plein nez. Je me suis fait accueillir par un ancien béret vert qui allait être mon coéquipier, à cette époque j'étais lieutenant de police. Très vite, j'ai remarqué que le commissariat grouillait de ri-poux et en commençant par le Commissaire Principal, Loeb. J'étais révulsé de voir autant de corrompus, maintenant je comprenais pourquoi Gotham était la ville la plus dangereuse de toute la côte Est. Mes méthodes ne sont peut-être pas très orthodoxes par rapport au code du parfait flic, mais jamais je ne recevrai de pot de vin venant d'hommes et de femmes enfreignant la loi. Je me suis senti souvent seul au commissariat, les autres me voyaient d'un mauvais oeil, car je me refuserais de participer à leurs magouilles avec la mafia local. Quelques mois après mon arrivée, on m'indiqua que le fils des Wayne venait de perdre ses parents, sauvagement assassinés dans une ruelle sombre. J'ai reçu le jeune Bruce dans mon bureau et j'ai essayé de le réconforter du mieux que je pouvais en lui promettant d'arrêter l'homme qui a tué ses parents.

« Jim est-ce que ça va ? »
« Oui tout va bien chérie, j’étais en train de me remémorer certains moments de ma carrière. »
« Tu travailles trop, tu devrais prendre un peu de repos. »
« Tu as peut-être raison, mais la ville a besoin de moi depuis que le Batman est considéré comme l’ennemi numéro un de la ville. »

Ma femme - deuxième épouse - avait tout à fait raison, depuis quelques années je dédie ma vie à mon job. Je crois que je n'ai pas pris de vacances depuis l'affaire Falcone. Sans le Batman jamais je n'aurai réussi à démanteler tout le réseau, c'est même grâce à ce fait d'arme que je suis devenu le nouveau Commissaire de Gotham en prenant la place de ce pourri de Loeb. La corruption a diminué dans le commissariat du G.C.P.D depuis ma nomination et puis la Batman a aussi contribué à cet effort. Maintenant que le Justicier masqué est devenu un pariât, j'ai peur que les pots de vin redeviennent à la mode chez les officiers. Gotham est en proie à l'embrassement, le plus dur reste à venir.