Bruce Wayne & Sélina Kyle

Bruce Wayne & Sélina Kyle, se retrouvent en septembre 2012, alors que l'horloge affiche 23h30 en cette journée brumeuse pour une rencontre et un rapprochement. Les personnages se retrouvent sur les quais du port et ils n'autorisent pas les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de tumblr et tumblr. Bonne lecture ♥

La ville de Gotham s’endort doucement et paisiblement. Les gens de bonne famille rentrent chez eux après une dure journée de labeur. Fatigués, ils retrouvent leur famille, avant de s’endormir du sommeil du juste. C’est à cette heure tardive que les criminels et les truands sortent et la ville est à eux. La belle Gotham s’encanaille la nuit venue. Malgré cela, l’ombre du Batman plane. Terrorisant les gens de mauvaise vie. Va-t-il venir pour vous cette nuit ? Certains le craignent, d’autres le moquent. Gotham est partagée entre héros et monstres. Elle a vu naître en son sein des criminels sans aucun scrupule, des êtres avides de destruction et de morts. Mais certains hors-la-loi sont moins tranchés. Ni noir, ni blanc, toute la gamme des gris mérite d’être prise en considération.

La jeune femme qui arpente les rues de Gotham fait sans aucun doute possible partie de ce gris difficile à cerner. Vêtue d’une magnifique robe noire moulante, le seul bruit audible dans la nuit est le « clac-clac » de ses chaussures à talon. Sa chevelure est lâchée et le vent joue avec ses cheveux. Il ne fait pas très froid, malgré la brume qui s’est levée, signe d’une journée chaude demain. Sélina marche d’un bon pas, semblant savoir pertinemment où elle va. Les quais sont bien entendu déserts. C’est un quartier riche et les yachts des milliardaires s’alignent, semblant jouer à celui qui serait le plus grand et le plus imposant. Ridicule. Les pensées de Sélina s’arrêtent un bref instant sur cet homme étrange qu’elle a rencontré il y a peu. Un homme porteur d’un masque sur la bouche. Il la tient. Elle ne peut faire autrement que de lui obéir. Même si elle n’aime pas ça. Il a la clef de sa liberté. La clef de ce qu’elle souhaite tellement. Tout effacer. Et tout recommencer.

« Clac-clac », l’eau tapote doucement le long des flancs des bateaux. Sélina aime les paysages d’eau, reposant, lui permettant de se délasser. Catwoman est une femme indépendante, qui aime décider par elle-même de ce qu’elle va faire. Elle enchaîne les vols les plus brillants et les fins limiers gothamiens ne parviennent jamais à remonter sa trace suffisamment tôt. Elle s’est toujours envolée avant qu’ils interviennent. De l’audace, elle en a à revendre, elle aime les défis. Elle ne sait que voler de toute manière. Pourquoi faire autre chose ? Et puis, elle ne vole que les riches, ceux qui ont les moyens et qui ne partagent pas leur richesse avec le commun des mortels. En un sens, elle leur rend service, non ? Etrange façon de voir les choses, certes. Sélina continue de marcher d’un bon pas puis elle s’arrête dans un coin d’ombre. Il lui semblé voir tout au bout du quai une silhouette. Sélina aurait-elle peur ? Non, pas le moins du monde. L’homme semble seul. A cette heure tardive cependant, les mauvaises rencontres ne sont pas à exclure. Mais Sélina sait très bien se défendre. Non, ce qu’elle essaye de déterminer, c’est si l’homme en question est un homme fortuné ou non. Il se promène dans un quartier huppé, soit il cherche à y commettre un délit, soit il est un habitué qui rentre chez lui. Auquel cas, son portefeuille doit être rempli de liasses de billets. Sélina sourit.

Reprenant sa marche, elle se dirige droit vers l’homme dont elle ne distingue pour le moment rien. Petit à petit, elle arrive à apercevoir le manteau qui claque au vent. Et le costume armani qu’il dissimule à peine. Bonne pioche. Un homme riche. La jeune femme se rapproche. Le visage est fin, délicat, un bel homme. Dommage pour lui. Ce n’en sera que plus agréable pour elle, après tout. Lorsqu’elle arrive au niveau du jeune homme, un bruit de crissement se fait entendre et Sélina s’effondre de tout son long contre l’inconnu.

Oh ! Je suis navrée, monsieur. J’ai dû trébucher contre un de ces fichus graviers. Heureusement que vous étiez là… monsieur ?

La main de la jeune femme est déjà revenue dans la poche de son petit manteau, tenant son trophée. Le portefeuille de l’inconnu. Quelques secondes de politesse et elle filera aussi vite qu’elle lui est apparu…

« Vous sortez Monsieur Wayne ? » « Effectivement, ce soir, j’enfile mon masque. » « Votre masque ? Mais je croyais que vous vouliez prendre votre temps… » « Voyons, Alfred… » Un regard complice suffit à lui faire comprendre, pas de Batman ce soir.

Effectivement ce n’est pas vers la Batcave que je me dirige mais plutôt vers le gigantesque dressing qui se situe au fond de ma chambre. En y entrant, je m’y sens étranger, tellement que face à la multitude de costumes que je possède, aucun ne m’attire plus qu’un autre. Et pourtant il va bien falloir l’enfiler, je décide d’en prendre d’une marque relativement prestigieuse, quand je pense au prix qu’il m’a couté… C’est tellement contraire aux idées que je défends que ça m’écœure. Mais dans cette ville, lorsqu’on peut se permettre de faire un don de quelques milliers de dollars pour une association, c’est que l’on porte un costume qui en vaut le triple. Je ne peux m’empêcher de soupirer à l’idée d’avoir à supporter tous ces m’as-tu-vu… Je préfère encore la compagnie des criminels… Quoique, il devrait y en avoir pas mal ce soir aussi.

C’est le grand paradoxe de Gotham où tous ces criminels qui se battent soi-disant contre les injustices, s’empressent de porter le costume lorsqu’ils ont volé assez pour pouvoir se le permettre. Je me regarde dans le miroir et définitivement, je ne me reconnais pas, les cheveux lisses et plaqués en arrière, un faux sourire pour faire bien et toutes ces camelotes que je porte autour du poignet pour ne pas être pointé du doigt encore plus que je le suis dans ce genre de ce soirée. Ça en fera sourire certain je suppose, j’imagine déjà les « Oh vous portez ma montre » et tous ces entrepreneurs montrant fièrement mon poignet, publicité qui a plus d’importance aujourd’hui que la qualité du produit. Alfred m’attend patiemment, les clés d’une voiture à la main, un sourire compatissant sur le visage et en un rien de temps me voilà parti pour une grande soirée sur un yacht au One Port Trinity Place.

Je profite du trajet relativement long pour faire rugir le moteur, quelque chose que j’apprécie et qui est en accord parfait avec Bruce Wayne le milliardaire extravagant. C’est sûrement le moment le plus appréciable de la soirée… Quoique, le retour risque d’être encore plus savoureux. Finalement j’arrive rapidement, trop rapidement ?, et m’adonne aux quelques courbettes de bien séance que nous force à faire le protocole. Avant même d’être arrivé dans le bateau, tous les flashs m’aveuglent, les tabloïds m’attendaient au tournant, si je ne m’affiche pas plus d’une fois par semaine, ils commencent à répandre des rumeurs stupides. La dernière ? J’aurai consacré du temps pour moi pour me consacrer à ma toute nouvelle femme. Une femme que je n’avais accompagné qu’une fois à une soirée après qu’elle me l’ait gentiment demandé, je ne me rappelle même plus de son nom.

Lassé de toute cette mascarade je pénètre au cœur de la soirée, le bateau. Première direction : le bar, s’il y a bien quelque chose de sympathique dans ces soirées, c’est ce qu’on y mange, et actuellement, je me régale. Mais rapidement, je suis accosté. « Oh vous portez mon costume ! Il vous sied si bien ! On vous a bien pris en photo à l’entrée, n’est-ce pas ? » Mais oui gros vautour on m’a pris en photo, comme si j’avais pu l’éviter. « Vous trouvez ? Je le trouve fort peu confortable, vous ne m’y reprendrez pas ! » J’ai bien évidemment prononcé ces quelques mots avec mon sourire de bien séance… Rapidement, il se rassure lui-même, et les quelques gens qui m’entourent en complimentant mon sens de l’humour hors du commun et toujours bien amené… Pauvre homme.

Je pensais être plus résistant à ce genre de chose mais finalement je ne tiens pas longtemps et je finis par quitter le yacht pour le port. L’entrée fut remarquée, la sortie l’est encore plus. Je les imagine déjà accuser ma femme fictive qui m’aurait peut-être forcé à rentrer à la maison. C’est toujours plus intéressant que de dire que je m’y suis fait chier à cette soirée. Une fois à l’abri des flashs, je passe ma main dans mes cheveux histoire de me décoiffer et de me sentir un peu plus… moi. Je m’approche de l’eau et j’envisage presque d’aller me baigner. Après tout je suis Bruce Wayne le milliardaire, je sifflerai qu’on m’offrirait un maillot de bain et une serviette. La seule chose qui me vient à l’esprit pourtant c’est ma terrible envie de jurer sur tout ce à quoi je viens d’assister.

Mais rapidement mes sens m’alarment d’une présence étrangère. « Clap-clap ». Des talons forcément. Peut-être est-ce une femme qui m’a suivie dans l’espoir de passer à mon manoir... Peut-être vais-je effectivement finir par dire que j’y cache une femme. Je sens son pas hésitant au début… Puis soudainement très déterminé, je décide de ne pas me tourner vers elle et de simplement lui jeter un regard du coin de l’œil. Il faut avouer que si j’avais dû m’inventer une femme, je l’aurai faite comme elle. Sa beauté est assez surprenante, mais elle semble avoir une intention très claire que je n’arrive pas à déceler au départ.

Je la laisse approcher, après tout, elle ne peut pas me faire de mal. Je vérifie les alentours voire si elle est bien seule, un milliardaire solitaire peut être cible à de nombreuses agressions et j’apprécie guère de devoir afficher mes habilités martiales sans mon costume. Et soudainement, elle s’étale sur moi de manière habile et délicate ce qui me conforte dans l’idée que cela n’avait rien d’hasardeux. Alors que j’essaye de la soutenir pour éviter qu’elle se vautre brutalement sur le sol, je l’entends s’excuser sans me soucier au départ d’où elle plaçait ses mains… Quand soudain je réalise. Elle a bien failli m’avoir mais il me suffit de quelques secondes pour agripper son poignet sans la ménager, j’ai pris l’habitude de ne plus montrer galant avec les femmes cambrioleuses, alors que sa main est encore en contact avec mon portefeuille. « Vous feriez mieux de lâcher ça, mademoiselle. Vous avez les mains bien baladeuses pour une jeune femme maladroite. »

Je décide d’aborder ce qui s’annonce n’être qu’une vulgaire petite tentative de vol avec délicatesse et repousse légèrement son poignet pour lui faire comprendre de lâcher l’affaire. Cependant, il faut avouer que j’ai beaucoup de mal à défaire mon regard de ses yeux, sans gêne je scrute son corps comme si je l’analysais, il me semble avoir vu cette femme quelque part, mais où, ma mémoire me fait encore défaut suite aux quelques verres que je me suis accordé sur le yacht. « Sérieusement… lâchez prise. »

Sélina est une femme qui ne fait jamais rien au hasard. Elle sait toujours ce qu’elle veut et comment l’obtenir. C’est une voleuse mais elle ne dérobe jamais rien aux gens nécessiteux. Elle a des principes, pourrait-on dire. Pour être totalement honnête, ce n’est pas le portefeuille d’un riche qui la emmener sur les quais si tard la nuit. Non. C’est bien plus compliqué que cela. Elle n’aurait pas fait le déplacement jusque-là. L’homme au masque a été très clair. Pour avoir sa liberté, Sélina a une mission. Une mission simple. Et cette mission a un nom : Bruce Wayne. Elle s’est renseignée sur lui. Elle sait qu’il s’agit d’un playboy multimilliardaire. Arrogant, sûr de lui. L’archétype de l’homme qu’elle déteste. Alors elle ne devrait pas avoir trop de scrupules. Le genre d’hommes qu’elle dépouille d’un clignement de l’œil.

Sélina les connaît bien ces hommes… Elle les a fréquenté et les fréquente encore dans les soirées mondaines. Bien habillée et élégante, Catwoman n’est alors que Sélina Kyle, la fille d’un riche entrepreneur ou l’épouse d’un magnat de la finance, au gré de ses envies. Elle leur fait tourner la tête, les désoriente et leur fait oublier que leur argent n’est plus à l’endroit où il devrait être. On la trouve délicieuse, on vendrait père et mère pour lui offrir un bijou digne de sa beauté et on la présenterait à ses parents sans hésiter tant l’innocence éclaire son visage. Elle est habile et sait jouer de ses atours. Sélina a-t-elle jamais aimé ? Non. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, non. Peut-être est-ce pour cela qu’elle essaye de dérober toujours plus de joyaux ? Peut-être est-ce pour se prouver qu’elle existe et n’est pas une moins que rien…

Mais cet homme au masque ne lui plait pas. Elle s’est retrouvée coincée. A partir du moment où il lui avait dévoilé tous ses plans, elle ne pouvait qu’accepter. Sinon, il l’aurait tout simplement tué. Sélina ne sait pas pourquoi Bane s’intéresse à Bruce Wayne, elle n’en a aucune idée. Selon lui, ce ne serait que pour satisfaire son patron, Daggett, mortellement jaloux de Wayne. Mais Sélina n’y croit pas. Il y a sûrement autre chose. Quoi ? Elle l’ignore. Mais cela n’augure rien de bon. Bah, elle fait ce pour quoi on la paie et puis elle disparaît. Elle ne va pas pleurer pour un pauvre petit riche qui ploie sous l’or et l’argent. Même s’il a une gueule d’ange.

Ainsi donc, Sélina croise l’homme et fait mine de tomber dans ses bras. Ce n’est que lorsqu’elle le regarde qu’un sourire illumine son visage. L’homme dont elle vient de subtiliser le portefeuille n’est autre que sa cible, Wayne. Elle le détaille un bref instant. Ce que l’on dit est parfaitement vrai, c’est un très bel homme. Ce serait d’autant plus agréable. La jeune femme connaît la réputation du jeune homme. Elle entend la vérifier par elle-même. Bredouillant des excuses et jouant les femmes fragiles, ce qui lui va fort mal, Sélina pensait le butin à elle. Mais elle se trompe lourdement. Alors qu’elle s’apprêtait à faire délicatement glisser le portefeuille vers elle, son geste est stoppé net par une poigne de fer. Wayne l’a perçue et arrêtée. Surprise, elle le regarde d’un air faussement innocent, sourire aux lèvres. Sa remarque l’amuse encore plus. Décidément, il est étrange. La rapidité des gestes est une première pour quelqu’un de sa situation. Il est rare que la vie de palais conserve la forme physique des hommes. Un bon point pour lui. Ils sont rares les hommes qui ont réussi à surprendre Catwoman.

Et vous, Monsieur Wayne, vos mains ne sont pas assez baladeuses, je trouve, eu égard à votre réputation. Je vous déplais, sans doute ?

Le regard du jeune homme se fige dans ceux de Sélina qui n’a toujours pas lâché son butin. Quitte à être prise la main dans le sac, autant le faire avec superbe. L’homme a quelque chose de vraiment inhabituel, comme s’il dissimulait un secret. Sélina a pris le chat comme animal emblème et ce n’est pas pour rien. Il parait que les chats ont un sixième sens.

Sérieusement, vous allez me vexer, mon cher. Suis-je si peu intéressante à vos yeux, que vous restiez fixé sur cette liasse de papiers ?

Un sourire provoquant, ravageur, se dessine à présent sur les lèvres carmin de Sélina. Elle rapproche son visage de celui de Wayne puis, à la dernière seconde avant de frôler ses lèvres, elle change de direction et vient près de son oreille murmurer :

Si vous voulez ce portefeuille, persuadez-moi…

Le jeu ne fait que commencer… Et Wayne est un adversaire de choix, élégant, raffiné et séduisant. Un adversaire peut-être enfin à sa mesure ?

Je ne la lâchais pas du regard, autant son minois un peu trop amusé pour la situation que les jolies courbes qui dessinent son corps. Elle vient d’être prise en flagrant délit de vol par un des hommes les plus puissant de la plus grande ville des Etats-Unis, il n’y a rien d’amusant à ça. Pourtant le sourire dessiné sur ses lèvres ne s’effaçait pas. Ma prise se fait plus ferme sur mon porte-monnaie qui contient entre autre les clés de pas mal de mes Battrucs, pas mal d’argent liquide et une carte bancaire sans fond. Evidemment c’était le gros lot pour une chapardeuse de la sorte, mais aussi élégante soit-elle, je suis prêt à la jeter à l’eau si jamais elle se montre trop persistante.

Cependant j’ai remarqué être aussi regardé que regardant. Dans cette situation, il fallait mieux que je la tourne à mon avantage… De toute manière je ne vois pas pourquoi je devrais élaborer un super plan pour une vulgaire voleuse de montres en or. Je suis Batman après tout, et même sans mon costume et en état de très faible ébriété je suis capable du meilleur. Son air innocent, ce petit sourire mais aussi la surprise quand elle se rendit compte que l’homme l’avait prise la main dans le sac, ou plutôt dans la poche, je ne comprends pas que sa réaction ne soit pas plus extrême. Elle aurait dû partir en courant, ou quelque chose dans le genre, mais ne certainement pas garder sa main sur le butin… Comme si elle avait une chance. A moins qu’elle en est une ? J’ai peut-être sous-estimé mon adversaire…

Elle se mit à parler. Surprenante, c’est le mot qui la caractérise le plus, si on ajoute aussi agaçante, arrogante et sans gêne, la description est parfaite. Son sourire devient insupportable, c’est comme si elle se déclarait clairement et ouvertement en position de force. Réputation de mains baladeuses, moi ? Bon, face à l’image que j’essaye de véhiculer au reste de Gotham je ne pouvais pas vraiment dire le contraire. Qu’elle me déplaise ? Je préfère ne même pas me poser la question. Elégante, séduisante oui, mais, sauf lorsqu’il s’agit de faire le malin devant le beau monde de Gotham, je ne me concentre que sur le fond d’une personne, pas sa forme, et jusqu’à maintenant, elle me déplaisait en tout point.

Si peu intéressante ? Elle devrait s’estimer heureuse que je ne sois pas masqué ce soir. Je préfère rester muet pour le moment. Malgré ses airs… il faut le dire, affreusement agaçants… Elle semblait être plus que ça. Un peu plus profonde qu’une voleuse à la grande gueule. Elle dire qu’elle n’avait toujours pas renoncé à mon portefeuille… Cette liasse de papier comme elle dit, a bien plus de valeur que le port entier dans lequel nous venions de nous rencontrer.

Soudainement, elle rapprocha ses lèvres des miennes. Je préfère retirer ce que j’ai dit, plus profonde ? Oui avec un peu de chance elle est versatile, voleuse et fille de joie. Le combo parfait pour toutes les demoiselles de l’Uptown. Elle ne fit que frôler mes lèvres mais j’ai bien cru que j’allais lui foutre un coup de boule… Elle se mit à susurrer dans mon oreille, ce qui provoqua chez moi des sentiments… très partagés. Elle me demande de la persuader… Et bien tout de suite très chère.

Je conserve une main sur le portefeuille et de l’autre j’attrape violemment sa mâchoire. A mon tour, je rapproche mes lèvres des siennes. Mes sourcils se froncent et me regard très sérieux contraste avec mon sourire amusé, ironiquement je reproduis le sien, comme si je venais d’entrer dans un jeu. Si vous ne renoncez pas à ce portefeuille, mademoiselle… Et bien j’espère seulement que vous savez bien nager. Je fis une petite pause mais ne relâchais pas la pression que j’exerce sur sa mâchoire, paradoxalement, j’y prends presque du plaisir. Je réalise aussi que mon haleine doit sentir l’alcool, le plaisir ne devait pas vraiment être partagé. Et lorsque l’on appelle quelqu’un par son nom, on se présente d’abord. C’est la moindre des politesse. Et bien oui finalement, elle a réussi à attiser ma curiosité.

Elle continuait de le fixer, comme si elle le jaugeait, estimait sa force et la probabilité qu’il avait de lui faire du mal. Elle l’avait certainement sous-estimé, pensant que Wayne n’était qu’un milliardaire qui avait peut-être l’art de se remplir les poches mais pas beaucoup de jugeote sorti de cela. Elle avait apparemment fait une grossière erreur. Elle sentait parfaitement la prise sur son poignet se raffermir mais ceci n’effaça pas pour autant le sourire qui illuminait son visage. Elle avait affronté des violences plus intenses que celles-là. Elle voyait bien la lueur dans le regard du jeune homme qui montrait que son côté effronté l’agaçait fortement. Cela ajoutait à son charme, il fallait bien le dire.

Elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer Bruce Wayne, bien qu’elle le connaisse de nom. Elle n’'imaginait même pas que sous l’identité de Bruce, se cachait le célèbre héros masqué. D’ordinaire, lorsque Sélina se faisait attraper la main dans le sac, ce qui était arrivé très rarement au cours de sa carrière, elle prenait le parti de s’enfuir. Mais là, tout était différent. Le mobile du vol n’était pas du tout celui qui motivait la jeune femme à approcher le milliardaire. Mieux le connaître. Tout simplement. Se rapprocher. La mission n’était pas spécialement quelque chose qu’elle appréciait mais elle n’avait pas le choix. Au moins, n’était-il pas déplaisant physiquement. Un bon point pour lui. Et une tâche moins difficile pour elle. Il avait également réussi à la surprendre, ce qui n’était pas donné à tout le monde. Un autre bon point pour lui.

Sélina n’était pas forcément ce qu’elle laissait voir à son entourage. Elle avait le cœur sur la main, était quelqu’un de fidèle et de dévoué. Mais elle estimait que dans son métier, tout ceci n’était que faiblesse. Seuls ses proches connaissaient son vrai visage. Et elle gardait soigneusement son mystère pour tous les autres. Elle avait un mauvais à priori sur Wayne mais celui-ci évoluait de minute en minute. La curiosité, c’était surtout la sensation qu’elle avait. Elle ne s’attendait pas à cette réaction. Un petit fils à papa plein aux as, capable de se défendre ? Et qui plus est, sa poigne montrait qu’il savait ce qu’il faisait. Surprenant et étrange. Cela ne cadrait pas avec l’homme de la haute société qui savait se tenir.

La main fermement ancré sur son butin, elle n’avait pas quitté des yeux Wayne. Ce dernier restait bien silencieux. Elle le provoquait, ouvertement. Cela lui permettrait également de mieux cerner ses réactions. Le portefeuille ne l’intéressait que peu. Si elle avait su ce qui s’y dissimulait, elle aurait peut-être revu sa position et tenté le tout pour le tout afin de conserver le précieux objet. Sélina jouait parfaitement la comédie. Personne ne détectait ses mensonges et ses faux-semblants. Mais le regard perçant de Wayne la mettait presque mal à l’aise. Comme s’il percevait autre chose d’elle.

Sélina s’était rapprochée, amusée d’autant plus de sentir la colère faire frémir le jeune homme. Du caractère en plus. Elle s’était décidément bien trompée sur lui. Sa côte remontait. En même temps, elle n’aurait pu descendre plus bas que ce qu’elle était avant que Sélina ne le rencontre. Elle n’aimait pas les riches, les trouvant arrogants et prétentieux. Et c’était précisément ce qui ressortait avant tout du personnage de Bruce Wayne.

La réaction ne se fit guère attendre. La main du milliardaire attrapa violemment sa mâchoire. Sélina eut à peine un frémissement mais se garda bien de montrer la moindre trace de peur. En ressentait-elle seulement ? Elle conserva son regard fixé dans celui de Wayne, le défiant d’un air froid. Il se rapprocha d’elle à son tour et son haleine alcoolisée lui donna la nausée. Wayne arborait un sourire ironique, miroir de celui qu’elle avait il y a quelques minutes. Se moquait-il d’elle ? Parvenant à articuler tant bien que mal, Sélina répondit à ses menaces d’un ton badin :

Ne vous en faites pas pour moi, je sais parfaitement nager. Mais je ne compte pas prendre de bain. Chat échaudé craint l’eau froide.

Etait-ce du plaisir qu’elle avait cru voir dans les yeux du milliardaire ? D’autant plus étrange. Bruce ne relâchait pas la pression sur sa mâchoire et Sélina se demandait avec curiosité comment tout cela finirait. Ce n’était absolument pas l’attitude d’un homme du monde comme il faut. Et cela l’intriguait particulièrement. Elle avait cru que ce ne serait qu’une mission banale et ennuyeuse, c’était tout le contraire. Elle avait cependant dû attiser la curiosité de Wayne qui lui demanda de manière indirecte son nom. Elle aurait souri si la main qui se trouvait sur sa mâchoire le lui avait permis.

Sélina Kyle, enchantée. Enfin, c’est un bien grand mot.

Mais Sélina ne comptait pas rester à la merci de son interlocuteur sans réagir. Elle avait toujours une main de libre et son geste fut rapide, précis et mesuré. Elle glissa sa main le long de la hanche de Wayne avant de se saisir de ses parties, sans aucune gêne apparente. Elle ne lui faisait pas mal mais ça pouvait venir assez rapidement. Et certainement avant qu’il lui brise la mâchoire.

Et maintenant, M. Wayne ? Statu quo. Vous lâchez, je lâche. A regret, je dois dire…

Le jeu continuait de plus belle.